L'enfant malade

Quelle attitude avoir devant son enfant malade ou devant subir une intervention chirurgicale ?

Trouver dans le livre d’Aldo Naouri : «  Éduquer ses enfants, l’urgence aujourd’hui », Éditions Odile Jacob, 2 008, cette citation (page 223) :

« L’atmosphère de la maladie

La première règle à observer devant une maladie de son enfant, quels qu’en soient la nature, le développement, les circonstances, le lieu où elle se déroule et quel que soit l’âge de cet enfant, c’est de rester calme. D’abord, parce qu’on a toutes les raisons de l’être, compte tenu des progrès considérables de la médecine, et ensuite pour parvenir à être rassurant.
Il est évident que c’est le genre de chose qu’on ne peut pas toujours contrôler. Mais on peut tout de même essayer de maîtriser son impulsion, comprendre comment les choses se passent et tenter de gérer raisonnablement la manière dont on se sent affecté par les événements qui surviennent. D’autant que les enfants ont cette extraordinaire propension à tomber malades au moment même où on a besoin qu’ils ne le soient pas !… Sans compter que le genre de problème qu’ils posent est pratiquement toujours de nature assez bénigne et destiné à trouver assez rapidement sa solution.
Parce que voici la dimension nouvelle de la médecine d’enfants : elle a réussi, depuis quelque temps déjà, à vraiment débarrasser la pathologie courante du risque de survenue de certaines maladies effroyables. Cela ne veut pas dire qu’elle ait réussi à mettre totalement l’enfant à l’abri - heureusement, d’ailleurs. Dans ces conditions, il n’y a donc vraiment pas de raison objective de s’affoler ! Et la sérénité que l’on développe en l’occurrence constitue alors à elle seule la moitié, voire les trois quarts du traitement. Parce que l’état dans lequel on se met est perçu de manière particulièrement aiguë par l’enfant, spontanément et naturellement inquiet de ce qui lui arrive. Il intervient directement, autrement dit, sur son système de sécurité - la fameuse contagion de la peur ! Si on s’affole ou qu’on développe une trop grande inquiétude, on lui délivre un message qui renforce la sienne propre. Ce qui reviendrait à implicitement lui signifier qu’il a en quelque sorte raison de craindre de mourir. Si, à l’inverse, on garde son calme, on lui permet de se débarrasser de cette crainte, on l’encourage et on l’autorise à aller puiser dans ses réserves de quoi affronter l’épreuve qu’il traverse. C’est toute la raison de ce plaidoyer. »

Le site du Docteur Aldo Naouri : http://www.aldonaouri.com/
Le site des Éditions Odile Jacob : http://www.odilejacob.fr/