Du danger des présentations Power Point, par Francis Pisani

Trouvé sur le blog de Francis Pisani (http://pisani.blog.lemonde.fr/)

Parmi mes phobies (je me limite au monde des TIC) il y a les documents PDF et les présentations power point. Sachant cela, vous n’aurez aucune peine à imaginer ma joie en lisant un article du New York Times sur l’utilisation de power point par les militaires américains. Il s’intitule : Nous avons rencontré l’ennemi et il s’appelle PowerPoint.
Tout part d’un graphique qui essaye de montrer les principaux éléments de la problématique afghane : depuis les conditions de vie de la population et son éventuel soutien aux Talibans jusqu’aux ressources du gouvernement et aux relations au sein de l’OTAN.
Vu d’un peu loin l’image ressemble à un plat de spaghetti.
En la voyant, Stanley McChrystal, le commandant en chef a déclaré « quand nous aurons compris cette diapo nous aurons gagné la guerre ».
Ce qui est fascinant c’est de voir qu’il doit subir 2 présentations PowerPoint par jour (plus quelques extras) et que plusieurs témoignages montrent qu’un grand nombre d’officiers passent une bonne partie de leur temps à les préparer.
En fait, tous les briefing et toutes les discussions se font autour d’une présentation PowerPoint
Mais, la rébellion gagne du terrain (certains parlent de « mort » par PowerPoint) et il y a même un général qui les interdit.
D’après le général en question le danger tient à « l’illusion » qu’on peut comprendre quand c’est sur une diapo et qu’on peut contrôler la situation.
L’exposition linéaire (une diapo à la suite de l’autre) n’encourage ni les discussions ni la réflexion critique. Elles permettent aussi d’éviter d’attribuer clairement les responsabilités. Il suffit pour le comprendre de voir celle qui a été utilisée pour convaincre de la facilité avec laquelle serait gagnée la guerre en Irak.
Un autre général a déclaré « PowerPoint nous rend idiots »
Mais l’auteur de l’article du NYT insiste pour dire que de telles pratiques ne sont pas sur le point de disparaître.
J’ajouterai que ça n’est pas le PowerPoint de Microsoft qui est en question. Keynote d’Apple a exactement le même effet. Ce qui est en question c’est l’usage que nous en faisons.
La force du procédé tient au fait que les gens réagissent particulièrement à l’image, à ce qu’ils voient. Ses limitations proviennent du fait que nous les utilisons mal et ne savons pas nous en détacher.
J’oubliais… les militaires américains semblent d’accord pour dire que les présentations power point marchent très bien lors de leurs briefing pour journalistes. C’est-à-dire quand leur objectif n’est pas de donner des infos. Ils en apprécient alors le pouvoir hypnotique.
Mais peut-être aimez-vous les présentations power point…

Parmi mes phobies (je me limite au monde des TIC) il y a les documents PDF et les présentations power point. Sachant cela, vous n’aurez aucune peine à imaginer ma joie en lisant un article du New York Times sur l’utilisation de power point par les militaires américains. Il s’intitule : Nous avons rencontré l’ennemi et il s’appelle PowerPoint.Tout part d’un graphique qui essaye de montrer les principaux éléments de la problématique afghane : depuis les conditions de vie de la population et son éventuel soutien aux Talibans jusqu’aux ressources du gouvernement et aux relations au sein de l’OTAN.Vu d’un peu loin l’image ressemble à un plat de spaghetti.En la voyant, Stanley McChrystal, le commandant en chef a déclaré « quand nous aurons compris cette diapo nous aurons gagné la guerre ».Ce qui est fascinant c’est de voir qu’il doit subir 2 présentations PowerPoint par jour (plus quelques extras) et que plusieurs témoignages montrent qu’un grand nombre d’officiers passent une bonne partie de leur temps à les préparer.En fait, tous les briefing et toutes les discussions se font autour d’une présentation PowerPointMais, la rébellion gagne du terrain (certains parlent de « mort » par PowerPoint) et il y a même un général qui les interdit.D’après le général en question le danger tient à « l’illusion » qu’on peut comprendre quand c’est sur une diapo et qu’on peut contrôler la situation.L’exposition linéaire (une diapo à la suite de l’autre) n’encourage ni les discussions ni la réflexion critique. Elles permettent aussi d’éviter d’attribuer clairement les responsabilités. Il suffit pour le comprendre de voir celle qui a été utilisée pour convaincre de la facilité avec laquelle serait gagnée la guerre en Irak.Un autre général a déclaré « PowerPoint nous rend idiots »Mais l’auteur de l’article du NYT insiste pour dire que de telles pratiques ne sont pas sur le point de disparaître.J’ajouterai que ça n’est pas le PowerPoint de Microsoft qui est en question. Keynote d’Apple a exactement le même effet. Ce qui est en question c’est l’usage que nous en faisons.La force du procédé tient au fait que les gens réagissent particulièrement à l’image, à ce qu’ils voient. Ses limitations proviennent du fait que nous les utilisons mal et ne savons pas nous en détacher.J’oubliais… les militaires américains semblent d’accord pour dire que les présentations power point marchent très bien lors de leurs briefing pour journalistes. C’est-à-dire quand leur objectif n’est pas de donner des infos. Ils en apprécient alors le pouvoir hypnotique.Mais peut-être aimez-vous les présentations power point…

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