Chaque année, le Docteur Charles Rémy organise une journée de strabologie. Cette année, le thème retenu était : « Quand opérer un désordre oculomoteur ? ». Comme d’habitude, la réunion fut d’une grande qualité.
Cependant, ce qui a été de plus remarquable a été la participation de la salle. Certes, certains orateurs ont servi de poil à gratter. Mais, il est agréable de le souligner que l’assistance a été très réactive non dans la contestation mais dans l’approfondissement des connaissances.
Tout cela ne peux qu’un encouragement à poursuivre. C’est pourquoi le Docteur Charles Rémy nous propose de nous revoir le 4 novembre 2011 pour parler de la Binocularité. A l’année prochaine.
Encore merci Charles.
Lyon (05/11/10) – Quand opérer un désordre oculomoteur ?
CME du CHU de Nantes
Je suis membre d’une CME (commission médicale d’établissement) depuis 1982 avec quelques interruptions lors de mon retour à Nantes. Cette assemblée était marquée par une vie participative et des débats de grande qualité. C’était le vrai parlement des médecins dans un hôpital. Certes, les consensus étaient souvent artificiels, la langue de bois y était abondamment employée mais, cahin-caha, les échanges étaient riches et fructueux avec une vraie participation du corps médical à la vie de l’établissement.
La loi HSPT est passée par là . Depuis de CME en CME, la CME du CHU de Nantes (elle se réunit une fois par mois environ) s’éteint à petit feu. Les présents sont de plus en plus clairsemés (bientôt des problèmes de quorum apparaîtront), les débats sont de plus en plus brefs, les échanges de plus en plus courts. Bref, la CME a été vidée de son sens, donc de son sang, tout cela par la force de la loi HSPT. Cette loi est caractéristique de la façon dont notre pays est gouverné : centralisation, centralisation et que pas une tête ne dépasse.
Si je veux bien croire que les difficultés actuelles justifient une prise en main stricte des dépenses de santé (je suis curieux de voir comment le secteur dit libéral sera traité), cela ne justifie en aucune façon de penser que seule la tête comprend les enjeux et a les moyens de trouver les solutions. Ces dernières années, les équipes médicales et para-médicales du CHU de Nantes en ont montré le contre-exemple. Elles ont su augmenter leur activité dans des proportions importantes permettant une réduction accélérée du déficit, conséquence d’une gestion non rigoureuse où la responsabilité des ces mêmes équipes est, pour le moins, marginale.
La solution à nos difficultés, n’est pas dans un centralisme exacerbé (nos sociétés sont beaucoup trop complexes. Un ancien directeur général du CHU avait même eu le courage de dire qu’il lui était impossible de connaitre parfaitement le CHU, tellement celui-ci était complexe.). La solution est dans la participation de tous les acteurs, en particuliers ceux du terrain, dans l’élaboration des solutions et leur mise en place. Aucun homme aussi brillant soit-il (l’onction du suffrage universel n’y change rien) ne peut appréhender la complexité de nos sociétés et trouver les solutions pertinentes. Que le cadre soit défini, que les objectifs soient précisés, mais dans le respect de tous et dans la reconnaissance des savoirs des acteurs quotidiens.
La loi HSPT va dans une mauvaise direction en concentrant à tous les niveaux toutes les décisions dans un petit nombre de main (une journée du directeur de la Sécurité Sociale m’a été racontée par un des acteurs de ce monde, c’est à la limite du ridicule tant les processus décisionnels sont concentrés dans une seule main. On ne peut pas prendre de décision pertinente avec un tel mode de fonctionnement), elles-même sous le contrôle de l’occupant de l’Elysée (n’est pas Napoléon qui veut et je ne pense pas que Napoléon ait été une bonne chose pour notre pays).
Il est temps d’arrêter cette évolution rétrograde. Le volontarisme n’a aucun sens quand on n’est pas capable de déterminer les chemins à prendre. Espérons que, dans l’avenir, nous aurons de vrai choix pour vraiment pouvoir choisir.
Nantes, colloque « La Sensoralité », les 1 & 2 octobre 2010
Comme chaque année, nous avons organisé le colloque fin septembre début octobre. Cette année, à l’initiative de David Lassalle, nous avions retenu un thème très orthoptique : « La Sensorialité ».
Comme ces dernières années, le colloque a été une parfaite réussite dur le plan scientifique. Les colloques de ces dernières années n’ont jamais été quelconque ces dernières années. Ils ont tous été l’occasion d’une remarquable mise au point.
Cette année, l’objectif a été parfaitement atteint. En partant du sujet normal et des acquis récents des neurosciences, la compréhension de la sensorialité du sujet a considérablement progressé montrant bien que les conceptions de 1959 (parfaitement respectable en leur temps) sont mortes et bien mortes. Certains semblent l’avoir oublié.
Cependant, ce colloque n’est qu’une étape sur un long chemin. En effet, il reste à trouver les tests sensoriels pratiques permettant de mieux analyser la situation pathologique (en somme, il reste à trouver le Ishihara de la vision binoculaire. Après cela, il faudra trouver les solutions thérapeutiques adaptées à la situation pathologique mais cela est un très très long chemin dont les prémisses d’une solution ne semblent pas connues aujourd’hui. En tout cas, les solutions du passé sont mortes et bien mortes et sont déjà dans les oubliettes du passé (bien qu’elle soit encore de pratique courante. L’emploi d’un ordinateur, de jolis couleurs ou de lumières qui clignotent plus ou moins régulièrement, ne change en rien le caractère ringard d’une méthode.). Certains semblent l’avoir oublié ou ne l’ont jamais su (entre nous et pour en avoir fréquenté dans les temps anciens, je pense pour la deuxième hypothèse).
Regrettons la faible présence des orthoptistes installés. Mais notons combien ceux et celles qui étaient présents dans la salle, ont su par des questions pertinentes animés les échanges entre les orateurs et la salle.
Terminons par les notes d’évaluation. Il est particulièrement réconfortant de noter que le nombre de ces feuilles n’a jamais été aussi grand, que les notes n’ont jamais été aussi bonne et les commentaires aussi élogieux. Notons également qu’une nouvelle génération particulièrement brillante et rodée aux exigences de la science contemporaine est en train de se lever. Cela est particulièrement réconfortant.
AFSOP, Lille les 15 & 16 octobre 2010
L’AFSOP s’est tenu à Lille pour son congrès d’automne. Nous n’avions jamais été à Lille depuis la fondation de l’AFS (1984). Nous avons donc réparé un vrai manque : ne pas avoir été dans la deuxième métropole de France. Mme Defoort (et son équipe) était l’organisateur. Comme je m’y attendais, l’organisation fut parfaite. L’assistance était particulièrement nombreuse plus de 160 personnes malgré les mouvements sociaux. Cette assistance était essentiellement d’origine local montrant l’attente des collègues et orthoptistes locaux envers une telle manifestation.
Les conférences et les communications tant en ophtalmopédiatrie qu’en strabologie furent d’une grande qualité, les questions nombreuses et de qualité, l’assistance attentive.
Bref, un succès sur toute la ligne. En tant que président de l’AFSOP, j’en remercie tous les collègues qui se sont investi dans cette manifestation et en particulier Mme Defoort qui, cerise sur la gâteau, a su nous proposer une soirée de gala qui nous a vraiment rajeuni. Ah, la nostalgie quand tu nous tiens.
Un seul regret, c’est la faible présence des membres actifs de l’AFSOP. Toute association a besoin de la présence permanente de ses membres actifs. La seule façon de montrer son attachement à l’association, c’est d’être présent à toutes les manifestations organisées par l’association bien que là, nous n’aurions pas eu la place pour les accueillir. Il n’y a donc rien à regretter.
Enfin, la veille, le conseil d’administration a donné son accord pour une nouvelle évolution de l’association mais je laisse le secrétaire général avoir le plaisir de vous en informer.
PS. Il est particulièrement plaisant de voir émerger une nouvelle génération de jeunes strabologues particulièrement talentueuse et diverse. La strabologie française a de beaux jours devant elle.
Retraite : « Les salariés veulent une société équitable. »
Cette citation de Marcel Grignard, numéro deux de la CFDT dans le Monde, est frappé au coin du bon sens et je la partage.
Mais qu’est-ce qu’une retraite équitable ? Qu’est-ce que l’équité ?
En voilà une définition : « sens de la justice naturelle dans l’appréciation de ce qui est dû à chacun ».
Deux éléments sont essentiels :
• La durée de la retraite doit être proportionnelle à la durée de vie restante au moment du départ.
• Il doit y avoir une proportionnalité entre la somme épargnée (cotisations) et la somme versée (retraite) et cette proportionnalité doit être sensiblement identique pour tous.
Or, nous avons vu que la durée de la vie est corrélée avec le sexe (ce qui influe sur la retraite par le biais de la pension de reversion) et le durée des études.
Cela a deux conséquences :
• Plus le niveau d’études est élevé plus le départ en retraite doit être tardif. Cela s’applique, par exemple, aux enseignants dont je fais partie.
• Les femmes devraient partir en retraite plus tard que les hommes (durée de vie et pension de reversion).
Voilà, par exemple, les bases d’une équité. Des modifications volontaristes peuvent être faites mais elles ne seront plus sur le principe de l’équité. Cela montre qu’un âge de la retraite pour tous est inéquitable.
L’analyse de la situation montre combien la situation est complexe et qu’il n’est pas sur que l’équité soit au centre des revendications actuelles. En tout cas, cela explique peut-être le silence (absence de propositions) de certains responsables.
Colloque « La Sensorialité »
Le colloque de Nantes a eu lieu les 1 & 2 octobre 2010.
Ce colloque a été en tout point passionnant et a fourni un nombre impressionnant de données nouvelles à partir des connaissances neurophysiologiques actuelles. La sensorialité du livre de R Hugonnier (1959) est bien morte et ce livre, admirable en son temps, doit être classé dans la section historique de nos bibliothèques. L’analyse des réponses des feuilles d’évaluation des participants le démontre parfaitement.
Ce colloque a été également marqué par une représentation importante des orthoptistes dans les orateurs. Pas moins de six orthoptistes se trouvaient parmi les orateurs.
Enfin, ce colloque a montré qu’une nouvelle génération de jeunes strabologues français de grande qualité est en train d’arriver à maturité tant la qualité de leur exposé a été des plus remarquables.
Soulignons que je n’avais jamais entendu un colloque en langue française sur ce sujet d’une telle qualité.
Terminons par le seule point noir de la journée : la faible représentation des orthoptistes. Cela me donne l’occasion de remercier ceux et celles qui ont fait l’effort et nous ont fait l’amitié d’être présent.
Classement du Point
Aujourd’hui, le classement annuel du Point des hôpitaux vient de sortir. Une nouvelle fois, notre équipe est à la première place. C’est pour moi l’occasion de remercier tout particulièrement Madame le Docteur Françoise Oger-Lavenant, ma collègue, le docteur Guylène Le Meur, CCA, le docteur Pierre Lebranchu, DES, Madame Hélène Tessier et Monsieur David Lassalle, orthoptistes, les étudiants-orthoptiste de l’école d’Orthoptie de Nantes, mes collègues du service d’Ophtalmologie du CHU de Nantes et l’ensemble du personnel du service. Depuis l’origine de ce classement (4 ans), nous avons toujours été premier et c’est une réelle satisfaction.
Par ailleurs, l’équipe de la fondation Rotschild termine troisième et l’équipe du CHU de Tours quatrième. Je me permets de signaler ces deux équipes qui entretiennent des liens étroits avec notre équipe. Pour l’équipe de Tours sous la responsabilité strabologique du docteur Sophie Arsène et de Madame Santallier, orthoptiste, la performance est d’autant plus remarquable que la même équipe est classée dans les dix premières en chirurgie de la rétine.
Par ailleurs, le classement montre une remarquable permanence d’année en année. Il illustre une nouvelle fois que sa signification est des plus faibles et qu’il est plus le reflet de la géographie que de la performance médicale. Mais ceci est une autre histoire.
Retraite des femmes : le système français plus avantageux ?
Trouvé sur le site de l’IFRAP : http://www.ifrap.org/Retraite-des-femmes-le-systeme-francais-plus-avantageux,11754.html
Le montant moyen des retraites perçues par les femmes est inférieur d’environ 40 % à celui perçu par les hommes, surtout dans le secteur privé. Les situations sont très diverses, mais certaines de celles qui ont vécu modestement tombent quasiment dans la misère et d’autres, habituées à une vie plus confortable, risquent de subir un changement complet de niveau de vie. Mais faut-il pour autant accuser le système de retraite français ? N’est-il pas déjà à certains égards plus avantageux pour les femmes ?
Retraite personnelle
Les retraites personnelles des femmes qui ont travaillé sont calculées exactement comme celles des hommes en fonction de leurs revenus au travail (pour simplifier, nous nous limiterons aux salariés du privé ou de la fonction publique). La seule différence est que leur espérance de vie à 60 ans est de 5 années supérieure à celle des hommes. Si les hommes ont 22 ans d’espérance de vie à la retraite, les femmes en ont 27. Les cotisations étant les mêmes pour les hommes et les femmes, celles-ci bénéficient donc d’une rentabilité de leurs cotisations personnelles et de celles de leurs employeurs de 22% supérieure à celle des hommes.
Retraite de réversion
Pour les retraites de réversion, le calcul est un peu plus compliqué. Ce sont en général les femmes qui en bénéficient, d’une part parce qu’elles vivent plus longtemps que les hommes et, d’autre part, parce qu’elles sont, en moyenne, plus jeunes que leur compagnon de 2,6 ans.
Grâce à leur longévité, les femmes bénéficient pendant 5 ans d’une retraite de réversion représentant à peu près 50% de la retraite de leur conjoint. Et en raison de l’écart d’âge dans les couples, elles bénéficient plus souvent que les hommes de 2,6 années supplémentaires de retraite de réversion. La somme de ces deux facteurs (7,6 années) représente une rentabilité supplémentaire des cotisations de leur conjoint d’environ 14 %. Ce calcul approché est valable pour les femmes dont le conjoint travaillait dans le public. Il l’est aussi pour celles dont le conjoint travaillait dans le privé et qui perçoivent la réversion de la retraite de la sécurité sociale, c’est-à-dire celles dont les ressources personnelles sont inférieures à un plafond voisin du SMIC (cette retraite de réversion est sous condition de ressource).
En additionnant les 2 facteurs, on peut estimer que les femmes bénéficient d’une rentabilité de leurs cotisations supérieure à celle des hommes d’environ 22% pour les célibataires et jusqu’à 34% pour les femmes mariées ou assimilées. Ces avantages sont automatiques et tout à fait indépendants de la situation familiale (nombre d’enfants) des retraitées.
Avantages familiaux
Le système de retraite accorde aussi plusieurs avantages retraite aux mères de famille (exemples : 8 trimestres de durée d’assurance par enfant dans le privé, majoration de 10 % pour les mères de 3 enfants dans la fonction publique). Ces avantages familiaux sont tout à fait justifiés (lire aussi Démographie : la face cachée des retraites) mais doivent-ils être pris en charge par l’assurance retraite ?
Les problèmes demeurent
Le fait que le système de retraites français soit très favorable aux femmes ne supprime pas les problèmes de nombreuses petites retraites, mais oblige à en chercher ailleurs la cause profonde : carrières interrompues, carrières heurtées, moindre implication dans leur métier, salaires inférieurs, divorces. Les responsables de ces problèmes sont en partie les entreprises, en partie les parents, en partie les enseignants, en partie les femmes, en partie les hommes et en partie (surtout ?) les couples eux-mêmes, à des degrés très divers suivant les cas. Ce sont ces problèmes de fond qu’il faut traiter, au lieu d’accuser le système français de retraite d’être injuste envers les femmes.
Philippe François
L’âge de la retraite suivant Bismarck
On prête au chancelier Bismarck (1815-1898) (un des créateurs du système de retraite par répartition) l’anecdote suivante :
En 1889, au moment où il mettait en place en Allemagne le premier système de retraites au monde, le chancelier Bismarck aurait demandé à son conseiller : « A quel âge faut-il fixer l’âge de la retraite pour qu’on n’ait jamais à la verser ? »
« A 65 ans », lui aurait-il répondu…, ce qui avait fait rire Bismarck puisque lui-même en avait alors 74.
Certains y verront du « pragmatisme » politique !… Pour ma part, je voudrais insister sur un des éléments déterminants du départ en retraite : la durée de vie à partir de ce départ. Avec le niveau de la pension, la durée de vie en retraite est le deuxième point capital.
Nous y reviendrons.
De la retraite
Aujourd’hui notre pays vient de connaitre une journée de grève et de manifestations pour la « défense » des retraites. Du fait d’un ensemble de paramètres (allongement de la durée de la vie, chômage, crise économique, etc.), le système par répartition va de déficit en déficit. Pour assurer sa viabilité, une réforme est indispensable. Les avis divergent. Pour aider à la réflexion de tous, je suis allé chercher quelques documents sur le Web. Vous les trouverez ci-dessous.