Le « blocage » des nystagmus ? Un site fait pour vous par des professionnels (CHU de Nantes).

Nystagmus et blocage.


Qu’est ce que l’on entend par zone de « blocage » ?


La zone de « blocage » est la zone de l’espace où le nystagmus diminue ou s’arrête. Cette zone est importante car c’est elle qui sert d’appui à la chirurgie.
Conclusion : l’existence d’une zone de « blocage » est essentielle pour la prise en charge.

Le terme de « blocage » est-il un bon terme ?


Oui, car il est consacré par l’habitude.
Non, car il ne recouvre pas une réalité physiopathologique.
Le terme de « blocage » a été utilisé car les ophtalmologistes pensaient que, dans certaines situations oculomotrices, arrivaient un grand nombre d’influx moteurs qui « bloquait » le nystagmus d’où le nom de « blocage ». Aujourd’hui, l’explication est tout autre. Comme nous l’avons déjà dit, c’est le point d’équilibre du système qui est déplacé et qui n’est plus droit devant. Le sujet recherche ce point d’équilibre en tournant sa tête. Il s’agit d’une zone de calme des réseaux neuronaux et non d’un « blocage » au sens strict du terme. Il faut reconnaître que c’est un mauvais terme et qu’il est employé à contresens actuellement (mais cela est très fréquent dans le nystagmus).
Conclusion : le terme de « blocage » est à manier avec des pincettes.

Y a-t-il plusieurs formes de « blocage » ?


Oui, il y a deux formes de « blocage » :
  • Le « blocage » latéral


    Dans une position de regard latéral (droite, gauche, haut ou bas), les battements du nystagmus diminuent voir s’arrêtent. Cette position correspond à une augmentation des performances visuelle.
  • Le « blocage » en convergence


    Dans l’effort de convergence, le nystagmus diminue et les performances visuelles augmentent. Dans ce dernier cas, la physiopathologie est encore incertaine.

Conclusion : il y a plusieurs formes de « blocage ».

Y a-t-il des faux « blocages » ?


Oui. Un certain nombre de patients recherche des positions très excentrées du regard pour bloquer le nystagmus. Il ne s’agit pas d’une zone de calme neurologique mais d’un vrai « blocage » mécanique. Ces cas ne peuvent pas bénéficier d’une chirurgie.
(Nous sommes en plein paradoxe. Dans le vocabulaire médical, le « blocage » n’est pas un « blocage » mais une zone de calme des réseaux neuronaux et les faux « blocages » sont de vrais « blocages » mécaniques. Il y a de quoi s’y perdre !).
Conclusion : il existe des faux « blocages ».

Des patients peuvent-ils avoir plusieurs zones « blocages » ?


Oui. Ce point est d’ailleurs très important et doit être recherché avec soin chez tous les patients.
En effet, il n’est pas rare de trouver des patients qui ont une zone de torticolis tantôt dans le regard à droite tantôt dans le regard à gauche. Ce changement de torticolis nécessite une observation prolongée du patient. C’est ce que l’on appelle le nystagmus alternant périodique.
Attention ! Le torticolis alternant périodique est une contre-indication à la chirurgie de déplacement.
Conclusion : un patient peut avoir plusieurs zones de « blocage ».

La rééducation orthoptique peut-elle améliorer le « blocage » ?


Non, la réponse est clairement non. La rééducation orthoptique ne peut qu'avoir un effet néfaste sur cette symptomatologie.
Conclusion : Il ne faut pas faire de rééducation orthoptique ayant pour objectif d'agir sur le « blocage ».


Date de la dernière mise à jour du contenu de la page : Mai 2010