La Réfraction : à propos de 50 cas de réfractions objective et subjective Véronique Capart
Population étudiée

L’étude porte sur une population âgée de 7 à 30 ans, venue consulter pour la première fois dans le service, sans anomalie oculomotrice, avec une correction optique pour 57  % d’entre eux.

Caractères étudiés

Ces patients ont été soumis à 4 méthodes d’évaluation de la réfraction:

• 1 méthode objective: le réfractomètre automatique (RA);
• 3 méthodes subjectives
:
¬ La méthode du brouillard (MB),
¬ Le test duochrome rouge-vert (RV),
¬ Le cylindre de Jackson (CJ).

Ces 4 méthodes ont été pratiquées avant cycloplégie (RNC: réfraction non cycloplégiée) et après cycloplégie par instillation de Skiacol® (RC: réfraction sous cycloplégique).
Cela fait un total de 8 méthodes pour apprécier la réfraction d’un patient.
Nous avons comparé ces méthodes entre elles, et toutes les comparaisons ont été faites à partir de l’équivalent sphérique.

Comparaison des 8 méthodes entre elles

Ce tableau représente les moyennes des équivalents sphériques avec les valeurs minimales et maximales. Dans cette population, la réfraction s’étend de -5 à +7 dioptries (tableau n° 1)
La représentation graphique (figure n° 1) permet de distinguer 3 groupes
:

• Avant Skiacol, la réfractométrie automatique se distingue nettement des méthodes subjectives avec une valeur moyenne de -0,9  ∂.
Nous savons grâce à une étude réalisée par le Pr Péchereau, qu’une accommodation résiduelle significative persiste derrière un réfractomètre automatique, malgré l’existence d’un système automatique de brouillage.
• Dans le groupe des méthodes subjectives, le brouillard apporte la moyenne d’équivalent sphérique la plus élevée.
• Après Skiacol®, les résultats obtenus sont plus convexes d’environ 0,3  ∂. Les différences entre les différentes méthodes sont atténuées puisque les variations de l’accommodation ont disparu sous l’effet de la cycloplégie.
• La correction portée est en moyenne de -0,4  ∂ et semble avoir été prescrite sur la base d’une méthode subjective sans cycloplégie.
Comparaison entre les méthodes non cycloplégiées

Nous venons de voir que la réfractométrie automatique avant Skiacol® se différentiait des méthodes subjectives, nous en avons ici la confirmation (figure n° 2).
La différence est statistiquement significative et de loin la plus importante. Nous n’avons donc établi aucune liaison entre la réfractométrie automatique et les autres méthodes.

• La réfractométrie automatique se différentie des autres méthodes réfraction non cycloplégiée.
La différence est statistiquement significative avec une moyenne d’équivalent sphérique plus convexe de 0,5  ∂ par rapport aux autres méthodes.
Nous n’avons donc établi aucune liaison avec les autres méthodes.
• La méthode du brouillard est statistiquement différente des autres méthodes subjectives même si cette différence peu nous sembler négligeable (0,17
; 0,13).
• Les méthodes duochromes et le cylindre de Jackson sont statistiquement équivalents avec une différence de 0,048  ∂.
Comparaison entre les méthodes cycloplégiées

En revanche après Skiacol®, il n’y a plus de différence statistiquement significative entre les résultats obtenus avec la réfractométrie automatique et avec les méthodes du brouillard et duochrome (figure n° 3).
Le cylindre de Jackson apporte des résultats statistiquement différents des autres méthodes.
Nous abandonnons les liaisons trop fortes et les liaisons absentes, pour nous intéresser aux méthodes les plus utilisées à savoir
:

• Réfraction sous cycloplégique & réfractométrie automatique;
• Réfraction non cycloplégiée & méthode du brouillard
;
• Réfraction non cycloplégiée & méthode duochrome.
Comparaison entre trois méthodes

Les méthodes suivantes ont été comparées:

• Réfraction cycloplégiée & réfractométrie automatique;
• Réfraction non cycloplégiée & méthode du brouillard
;
• Réfraction non cycloplégiée & méthode duochrome.

Entre ces 3 méthodes, la moyenne d’équivalent sphérique la plus élevée est obtenue avec le réfractomètre automatique.
En comparant ces 3 méthodes entre elles, les différences sont toutes statistiquement significatives (figure n° 4).
Les équations des droites de régression nous indiquent que lorsque la valeur de l’équivalent sphérique varie avec une méthode, elle varie d’autant avec une autre méthode (figure n° 5).

Courbes de régression
Influence de l’âge

Dans cette population âgée de 7 à 30 ans, les différences ne sont pas influencées par l’âge (figure n° 6).

Influence de l’amétropie

Il semblerait que les hypermétropes accommodent plus que les myopes, mais cette population ne nous permet pas d’être affirmatifs à ce sujet (figure n° 7).

Étude de la distribution de la population

Dans l’ensemble, les sujets se comportent de la même façon.
Toutefois nous constatons une différence de 0,75 à 1,75  ∂ entre la réfractométrie automatique et la méthode du brouillard dans 10  % des cas, et entre la réfractométrie automatique et la méthode duochrome dans 16  % des cas.

Conclusion

Dans une population au pouvoir accommodatif significatif et relativement stable, sans anomalie oculomotrice, la réfraction est incertaine dans 10 à 16  % des cas selon la méthode subjective utilisée (figure n° 8 & tableau n° 2).

Date de création du contenu de la page : Juin 2010 / date de dernière révision : Décembre 2010