En cas d’astigmatisme, la neutralisation doit être pratiquée séparément pour chacun des axes principaux. Si les axes de l’astigmatisme sont de 90° et de 180°, il n’y a pas de difficulté. On neutralise les deux méridiens successivement. Si les deux méridiens sont neutralisés par la même sphère, il est évident que l’amétropie réfractive est sphérique. Si pour la neutralisation de ces deux méridiens ont été utilisées des sphères différentes, on conclut que l’astigmatisme constaté est égal à la différence algébrique des deux sphères.
Le problème commence au moment où l’œil présente un astigmatisme oblique que l’on ignore. En cas d’astigmatisme, la règle est de pratiquer la skiascopie en se déplaçant sur les deux axes. L’examinateur doit d’abord déterminer leur position pour pratiquer, ensuite, leur neutralisation.
Trois phénomènes sont utiles pour déterminer l’axe d’astigmatisme :
- Le phénomène d’interruption entre la fente lumineuse et le reflet ;
- La largeur du reflet ;
- Le mouvement oblique du reflet.
Ces trois phénomènes s’observent quand le plan du faisceau du skiascope ne se situe pas sur un axe principal.
Quand on obtient l’alignement absolu du faisceau lumineux et du reflet, on est en mesure, par le rétrécissement du faisceau du skiascope, de lire les degrés de l’axe sur la monture d’essai (figure n° 1, D).
Quand un alignement parfait entre le reflet et le faisceau est atteint, on peut commencer la neutralisation des deux axes principaux. En maintenant le faisceau lumineux sur l’axe de 70° (exemple de la figure n° 1), on déplace le skiascope obliquement, de sorte que la fente se déplace sur le méridien perpendiculaire par rapport à la direction de celle-ci, c’est-à-dire sur le méridien de 160°, qui est d’ailleurs le méridien examiné. À ce point, le mouvement oblique est utile pour déterminer l’axe avec le plus de précision. Le moindre défaut d’alignement du faisceau sur l’axe provoquera l’apparition d’un mouvement oblique du reflet ; ce mouvement disparaîtra seulement lorsque le faisceau coïncidera avec l’un des axes principaux. La valeur du mouvement oblique augmente au fur et à mesure qu’on s’approche du point neutre, parce que l’interruption du rapport fente reflet devient de moins en moins claire à mesure que l’on s’approche de la neutralisation, tandis que le mouvement oblique ne s’arrête jamais.
Le mouvement oblique est utile pour la localisation exacte de l’axe, mais il est également intéressant quand l’astigmatisme est de peu de degrés et quand l’interruption du rapport fente reflet n’est pas très évidente.
Après la neutralisation du premier axe on fait pivoter le plan du faisceau de 90° et on procède à la neutralisation de l’autre axe.
En ce qui concerne la localisation de l’axe de l’astigmatisme, il faut mentionner deux éléments supplémentaires de très grande importance.
L’importance de la neutralisation
La détermination de l’axe de l’astigmatisme est plus facile lorsque le mouvement est presque neutralisé sur l’un des axes principaux. On peut parvenir à ceci de deux manières différentes :
- On s’approche ou on s’éloigne du patient jusqu’à ce qu’on neutralise un méridien ; ensuite, par une rotation de la fente lumineuse de 90°, on obtient la détermination précise de l’axe.
- On ajoute des sphères positives ou négatives jusqu’à ce qu’on neutralise un méridien ; ensuite, par une rotation du faisceau de 90°, on localise l’axe.
Le mouvement du reflet de même sens
Le reflet lumineux est plus clair et la détermination de l’axe plus facile quand le mouvement du reflet se fait dans le même sens. Quand l’œil est hypermétrope il n’y a pas de problème puisque les deux axes présentent un mouvement de même sens. En revanche, quand l’œil est myope, le mouvement en sens inverse rend la détermination exacte de l’axe plus difficile. Dans ce dernier cas on peut inverser le mouvement ; celui-ci peut être fait dans le même sens de deux façons :
- On ajoute suffisamment de lentilles négatives afin d’obtenir une surcorrection de la myopie et un mouvement de même sens ; on procède à la neutralisation par la diminution progressive des lentilles.
- On déplace le manche du skiascope jusqu’à la position où on obtient un faisceau convergent, pour que le mouvement soit inversé et se fasse dans le même sens. Après avoir déterminé l’axe, on ramène le manche dans la position de faisceau divergent et on continue à pratiquer la skiascopie.
Date de création du contenu de la page : Juin 2010 / date de dernière révision : Décembre 2010