Introduction
La pupille ou diaphragme de l’œil joue en rôle très important dans le maintien de l’acuité visuelle et l’accommodation.
L’un des problèmes de l’optique physiologique est le maintien de la focalisation rétinienne de l’image lorsque la position de l’objet fixé varie.
Cette mise au point de l’image lorsque l’objet se déplace sur un axe antéro-postérieur fait appel à la notion de profondeur de champ.
La profondeur de champ est l’amplitude antéro-postérieure de vision nette entre un punctum proximum (PP) et un punctum remotum (PR) ; elle fait partie des qualités d’un système optique (figure n° 1).
Plusieurs mécanismes augmentent l’amplitude de cette profondeur de champ : les uns sont passifs et ne font pas appel à une modification de la puissance optique du système, c’est la pseudo-accommodation, les autres sont actifs et en modifient la puissance, c’est l’accommodation.
Nous décrirons les mécanismes de la pseudo-accommodation qui comprennent :
• Le déplacement transversal lié au grain rétinien ;
• Le déplacement longitudinal de l’image liée à l’épaisseur de la rétine ;
• Ainsi que les facteurs de variation de la position du punctum proximum.
Pupille et accommodation
Le déplacement transversal de l’image
Il est lié au grain, c’est-à-dire au pouvoir de définition de la plaque sensible, pellicule photographique ou rétine (figure n° 2).
Si a' correspond à la taille d’un photorécepteur rétinien, il faut, pour que l’image soit nette, que la tache de diffusion reste inférieure au grain, soit trois microns chez l’homme.
Le gain d’accommodation pour une distance de visée d’un mètre, un myosis de 2 mm, chez un sujet emmétrope, serait de 0,37 dioptrie.
La tolérance de netteté est une tache de diffusion sur la rétine qui doit être inférieure au grain.
Le déplacement longitudinal de l’image
Il obéit à la loi de Newton qui énonce que le produit des distances focales égale celui des distances image par objet, soit : f×f' = x×x' (figure n° 3).
Une application immédiate est donnée par la distance de lecture de cinq mètres assimilée à une vision lointaine.
Au total, cumulée à la précédente, la pseudo-accommodation s’élèverait à une demie dioptrie, ce qui n’est pas négligeable.
Les variations de position du punctum proximum
Une dernière modalité de pseudo-accommodation réside dans les variations de position du punctum proximum liées au mode de correction optique par le biais de la distance verre/œil.
En effet les modifications de la distance verre/œil influent la puissance apparente du verre correcteur. Le punctum proximum s’éloigne en cas de correction par lentille de contact chez le myope et inversement chez l’hypermétrope. Cela occasionne quelques déboires dans l’adaptation par lentilles chez les myopes de la quarantaine qui n’avaient pas l’habitude de porter leurs lunettes pour lire de près ; ils éprouvent alors d’importantes difficultés à lire du fait de l’éloignement de leur punctum proximum majoré par leur hypo-accommodation.
Ainsi la position du punctum proximum varie en fonction de l’éloignement de la correction : une application immédiate est l’éloignement de la correction optique de loin, positive ou négative, que réalisent spontanément les amétropes forts pour lire de près sans addition.
La puissance apparente d’un verre correcteur augmente algébriquement avec son éloignement de l’œil ; elle passera ainsi de -4 ∂ à -3,5 ∂ chez le myope avec un éloignement de 12 cm ; ce myope se retrouvera ainsi sous-corrigé ; un rétablissement de sa correction totale serait réalisé en augmentant la puissance de la correction en valeur absolue vers -4,5 ∂, mais induisant ipso facto des effets aniséïconants gênants (diminution de la taille de l’image apparente).
Inversement chez l’hypermétrope, la puissance apparente passera de +4 ∂ à +4,5 ∂, le surcorrigeant de loin mais favorisant sa lecture de près.
La pseudo-accommodation était utilisée largement chez les aphaques avant l’implantation ; elle l’est toujours chez les presbytes.
Taille de la pupille et acuité visuelle
• Le myosis augmente la profondeur de champ ;
• Les conditions de Gauss ;
• Taille optimale de la pupille, effet Still-Crawford ;
• Une pupille trop large donne de la dispersion, trop serrée elle conduit à des aberrations diffractives ;
• Acuité visuelle, taille de la pupille en photopique et scotopique ;
• Influence du myosis et de la mydriase pharmaceutique.
Date de création du contenu de la page : Juin 2010 / date de dernière révision : Décembre 2010