Exemple 1 : Emmétropie & hypermétropie faible
- On commence la skiascopie en faisant une estimation approximative des méridiens horizontal et vertical. On parcourt le méridien horizontal (on examine l’axe à 180°) à l’aide de la fente verticale, faisceau perpendiculaire du skiascope, et le méridien vertical (on examine l’axe à 90°) à l’aide de la fente horizontale. Sur les deux méridiens le reflet est étroit, clair et lumineux. Son mouvement est vif et de même sens (figure n° 1).
La morphologie du reflet indique que les deux axes ne sont pas très loin du point neutre.
Première conclusion : L’œil est emmétrope ou il présente une hypermétropie faible. On commence la neutralisation par des sphères positives faibles.
- On met devant l’œil une lentille de +1,00 ∂ et on observe que le reflet devient plus lumineux, plus clair et plus rapide. La même image est observée sur les deux axes.
- On remplace la lentille positive par une lentille plus forte (+1,5 ∂) et on observe que le reflet devient encore plus lumineux. Il commence à se diffuser et, comme le reste de l’aire pupillaire s’illumine aussi, il tend à remplir la pupille. La région centrale la plus illuminée de l’aire pupillaire présente un mouvement vif de même sens.
Conclusion : Quand les deux méridiens sont très près du point neutre, il n’y a pas d’astigmatisme.
- On remplace la lentille d’essai par une autre un peu plus forte (+2,00 ∂) et on observe que la pupille est remplie de lumière tandis que le reflet en forme de fente disparaît. Le même phénomène se produit sur les deux axes. On est sur le point neutre.
Conclusion : Les deux méridiens ont été neutralisés par une sphère de +2,00 ∂. Si la distance de travail est de 2/3 m, l’œil a +0,5 ∂ d’hypermétropie. Si la distance de travail est de 1/2 m, l’œil est emmétrope.Exemple 2 : Hypermétropie forte
- Quand le faisceau du skiascope est en position de plus grande divergence on fait une première estimation en parcourant successivement l’axe à 180° puis celui à 90°. Le reflet est large. Il présente une luminosité réduite et son mouvement est lent et de même sens. Par cette estimation approximative on conclut qu’il existe une forte hypermétropie sur les deux méridiens (figure n° 2).
- En diminuant la divergence du faisceau du skiascope on renforce le reflet. Quand la luminosité est au maximum, le faisceau et le reflet deviennent très étroits. Par le renforcement on confirme l’existence d’une forte hypermétropie et on peut faire une estimation approximative du degré de celle-ci.
- Sachant qu’il existe une forte hypermétropie on peut procéder plus rapidement à la neutralisation. On ramène le manche du skiascope à la position qui donne un faisceau divergent et on met devant l’œil une lentille de +3,00 ∂. On observe que sur les deux axes le reflet devient plus étroit, plus lumineux et que son mouvement de même sens, s’accélère.
La morphologie du reflet nous prévient qu’on est plus près du point neutre, c’est pourquoi on doit poursuivre la procédure plus lentement.
- Lorsqu’on utilise une lentille de +4,00 ∂, on est très près du point neutre sur les deux axes.
- Lorsqu’on utilise une lentille de +5,00 ∂, les deux axes sont neutralisés.
Conclusion : Les deux méridiens sont neutralisés par une sphère +5,00 ∂ sphérique. Si la distance de travail est de 0,66 m (équivalent dioptrique de 1,5) l’œil présente une hypermétropie de +3,5 ∂.Exemple 3 : Astigmatisme hypermétropique simple
- L’estimation approximative initiale montre un mouvement de même sens sur les deux méridiens. Mais la morphologie du reflet montre que l’axe à 180° est plus près du point neutre que celui de 90°. L’estimation initiale est la suivante : astigmatisme hypermétropique dont l’axe est à 90° (figure n° 3).
- Comme l’axe à 90° ne semble pas être très loin du point neutre, on commence la neutralisation en utilisant des lentilles positives de faible puissance qu’on change en passant tout le temps au degré immédiatement supérieur. On fait augmenter progressivement la puissance de la sphère et on contrôle successivement les méridiens horizontal et vertical. Le mouvement demeure de même sens jusqu’au moment où on arrive à mettre devant l’œil une lentille de +2,00 ∂. En utilisant cette lentille le mouvement sur l’axe à 180° continue d’être fait de même sens, tandis qu’on obtient une neutralisation sur l’axe de 90°.
- On laisse la lentille de + 2,00 ∂ à sa place et on poursuit la neutralisation sur l’axe de 180° en mettant des cylindres positifs. La lentille cylindrique, qui neutralise cet axe, est de +1,00 ∂ à 90°.
Conclusion : La neutralisation des deux méridiens est obtenue par la combinaison d’une sphère et d’un cylindre de +2,00 ∂ +1,00 ∂ cylindrique à 90°. Afin de calculer l’erreur réfractive de cet œil on doit soustraire à la sphère l’équivalent dioptrique de la distance de travail. Si la distance de travail est de 0,5 m, l’œil nécessite une correction de +1,0 ∂ cylindrique à 90°.Exemple 4 : Myopie forte
- On commence la skiascopie par une estimation approximative. On examine successivement les axes de 90° et de 180°. Sur l’aire pupillaire on n’observe pas le reflet habituel ayant la forme d’une fente, mais un reflet grisâtre qui la remplit. En déplaçant la fente du skiascope horizontalement ou verticalement, près du bord de l’aire pupillaire, il apparaît une ombre, qui va vers le centre de cette dernière en sens inverse du mouvement de la fente. Cette ombre n’est que le bout d’un très large reflet ayant un mouvement en sens inverse. La conclusion provisoire est qu’il s’agit d’une forte myopie (figure n° 4).
- Comme la morphologie du reflet montre qu’on est loin du point neutre, on commence la neutralisation en mettant devant l’œil une lentille négative de forte puissance, par exemple -3,00 ∂. On examine les axes horizontal et vertical et on observe que le reflet devient plus lumineux et plus rapide. On est assez près du point neutre et puisque la morphologie du reflet est identique sur les deux axes, on en conclut qu’il n’y a pas d’astigmatisme important.
- Puisqu’à ce point on est près du point neutre on poursuit la neutralisation par l’alternance de lentilles, en passant du degré inférieur au degré immédiatement supérieur. On fait augmenter la puissance de la sphère à -4,00 ∂. Le reflet devient plus lumineux et clair et commence à se diffuser. Quand le reflet est très près du point neutre sur les deux axes, l’absence d’astigmatisme est confirmée.
- En utilisant une lentille de -5,00 ∂ on obtient la neutralisation de deux axes.
Conclusion : Les deux axes sont neutralisés par une lentille de -5,00 ∂. Si la distance de travail est de 1/2 m, l’œil présente une myopie de -7,00 ∂ = -5,00 ∂ +(-2,00 ∂, pour la distance).Exemple 5 : Hypermétropie et astigmatisme oblique
- On commence par une estimation approximative des deux méridiens. Sur les méridiens vertical et horizontal, on observe un large reflet gris ayant un mouvement lent et de même sens. Les deux méridiens sont hypermétropes et on est loin du point neutre (figure n° 5).
- Parce qu’on est loin du point neutre on commence la neutralisation par une lentille de +3,00 ∂. Bien que notre faisceau soit vertical, on observe un reflet oblique ayant un mouvement qui ne suit pas le sens du mouvement du faisceau. On constate un astigmatisme oblique et la neutralisation doit se poursuivre sur les deux axes principaux.
- On fait pivoter le faisceau du skiascope et on l’aligne sur le reflet. Un alignement parfait s’obtient sur l’axe de 170°. Les deux méridiens principaux sont à 80° et à 170°. Ayant la même lentille sur place, l’axe de 170° est très près du point neutre.
- L’axe de 80° est neutralisé par une sphère de +4,00 ∂ alors qu’on observe toujours un mouvement de même sens sur l’axe de 170°.
- On maintient la sphère de +4,00 ∂, par laquelle on a neutralisé l’axe de 80°, et on aligne notre faisceau sur l’axe de 170°. Par des cylindres positifs de puissance progressivement croissante, on poursuit la neutralisation de cet axe ; sa neutralisation est finalement obtenue par +1,00 ∂ cylindrique à 80°.
Conclusion : La neutralisation a été effectuée par la combinaison d’une sphère et d’un cylindre +4,00 ∂ sphérique +1,00 ∂ cylindrique à 80°. Si la distance de travail est de 1/2 m, on soustrait algébriquement +2,00 ∂ à la sphère. La correction de cet œil est de +2,00 ∂ sphérique +1,00 ∂ cylindrique à 80°.Exemple 6 : Myopie et astigmatisme
- On commence la skiascopie par une estimation approximative des deux méridiens, horizontal et vertical. Les deux présentent un mouvement en sens inverse. Le reflet est assez lumineux et rapide mais son mouvement ne suit pas exactement celui du faisceau. Il se déplace un peu en oblique. La conclusion provisoire est la suivante : une myopie faible et un astigmatisme oblique (figure n° 6).
- Comme le mouvement en sens inverse n’est pas aussi clair que celui fait dans le même sens, la skiascopie devient difficile, surtout en ce qui concerne la détermination de l’astigmatisme. On éprouve donc le besoin de surcorriger les deux axes afin d’obtenir un mouvement de même sens. On poursuit la neutralisation en réduisant progressivement la sphère négative.
On ajoute suffisamment de sphère négative (par exemple -3,00 ∂) afin de surcorriger les deux méridiens et d’obtenir un mouvement de même sens. En posant cette lentille devant l’œil on observe une interruption dans la continuité fente reflet et un mouvement oblique. Ces phénomènes confirment l’existence d’un astigmatisme oblique et indiquent qu’on est assez près de la neutralisation de l’un des méridiens principaux.
- On détermine l’axe de l’astigmatisme en s’alignant sur la fente du reflet. L’un des axes de l’astigmatisme est à 160°.
On fait pivoter le faisceau du skiascope de 90° en s’alignant sur l’axe de 70°. Ce dernier suit un mouvement de même sens et il est plus près du point neutre. On choisit de neutraliser d’abord l’axe à 70° pour que l’axe de 160° soit neutralisé par un cylindre positif.
- Par une sphère de -2,00 ∂ l’axe de 70° est neutralisé, tandis que l’axe de 160° continue d’effectuer un mouvement de même sens.
- On maintient la sphère qui a neutralisé le premier axe à sa place et on poursuit la neutralisation de l’autre par des cylindres positifs. Un cylindre de +1,00 ∂ à 70° neutralise l’axe de 70°.
Conclusion : La neutralisation est effectuée par la combinaison d’une sphère et d’un cylindre de -2,00 ∂ sphérique +1,00 ∂ cylindrique à 70°. Si la distance de travail est de 0,5 m on doit soustraire algébriquement 2,00 ∂ de la sphère. En conséquence la correction finale sera de -4,00 ∂ sphérique +1,00 ∂ cylindrique à 70°, ou de -3,00 ∂ sphériques -1,00 ∂ cylindrique à 160°.Exemple 7 : Astigmatisme mixte
- À l’estimation initiale approximative on a un mouvement de même sens sur l’axe de 90° et un mouvement en sens inverse sur l’axe de 180°. On est en présence d’un astigmatisme et puisque le mouvement de même sens facilite la détermination de l’axe et la neutralisation de l’astigmatisme, on opte pour la neutralisation en premier de l’axe à 90° par une sphère négative afin que l’axe à 180° soit neutralisé par un cylindre positif (figure n° 7).
- Lorsqu’on utilise une lentille de -1,00 ∂ l’axe à 90° fait toujours un mouvement de sens inverse tandis qu’il est neutralisé par une lentille de -2,00 ∂.
On fait pivoter le faisceau à 90° et on contrôle l’axe à 180°. La sphère négative, qui a neutralisé l’axe de 90°, rend l’axe à 180° encore plus hypermétrope, tandis que le reflet devient moins lumineux et plus lent. On neutralise cet axe à 180° par des cylindres positifs.
- Le cylindre de +1,00 ∂ cylindrique à 90° rend le reflet plus lumineux et plus rapide, celui de +2,00 ∂ cylindrique conduit le reflet plus près du point neutre et celui de +3,00 ∂ cylindriques neutralise cet axe.
Conclusion : La neutralisation est réalisée par la combinaison d’une sphère et d’un cylindre de -2,00 ∂ sphériques +3,00 ∂ cylindriques à 90°. Si la distance de travail est de 2/3 m, on place à la face intérieure de la monture d’essai une sphère de +1,5 ∂ qu’on enlève à la fin de la procédure. On obtient le résultat de -2,00 ∂ sphériques +3,00 ∂ cylindriques à 90°.
Date de création du contenu de la page : Juin 2010 / date de dernière révision : Décembre 2010