La vision de l'enfant : conclusion Guy Clergeau et Mireille Morvan
Il apparaît évident que l’existence de problèmes réfractifs constitue statistiquement un des risques prédominants chez le nourrisson et le jeune enfant. Or seuls des examens précoces réalisés dans des conditions adaptées peuvent prendre place dans une vraie politique de prévention. De toute évidence cette option est loin d’être à l’ordre du jour.
En dépit de sa capacité non parfaite à détecter l’ensemble des problèmes visuels de l’enfant, les examens classiques de dépistage prévus au carnet de santé doivent de toute évidence être maintenus.
Un certain nombre de circonstances doivent- de façon toute aussi évidente amener à pratiquer des examens réfractifs précoces.
Il existe 2 options sensiblement différentes dans l’abord préventif des amétropies significatives du jeune enfant. La première est basée sur la notion d’efficacité médicale qui cherche à obtenir un diagnostic précis et la seconde qui est basée sur la notion de rentabilité en termes de dépistage par rapport à la faisabilité et au coût. Pour la première option, la skiascopie sous cycloplégie reste l’examen de référence. Le choix du 9e mois pour cet examen est justifié par le fait qu’il s’agit d’une date privilégiée dans l’évolution de la réfraction et parce que c’est la période où l’enfant est le plus souvent parfaitement examinable. Pour la seconde, un certain nombre de publications tendent à montrer que la meilleure procédure est l’autoréfractométrie non cycloplégique vers l’âge de 3 ans.
L’examen sous cycloplégie est donc le seul qui soit véritablement fiable, mais pour les raisons multiples évoquées précédemment, il ne peut pas constituer une indication systématique de dépistage. Et si la réalisation de cet examen apparaît néanmoins très souhaitable, il ne peut que rester le fait d’initiatives personnelles dans les cabinets d’ophtalmologie où le praticien responsable de la cycloplégie n’est pas obligatoirement celui qui réalisera l’examen.
Les examens sans cycloplégie à partir de 2 à 3 ans sont une proposition alternative, permettant d’anticiper une éventuelle prise en charge. Cette option nécessite quand même un problème notable d’organisation. Dans un tel choix, l’utilisation du Rétinomax en autoréfractométrie portable semble la plus fiable.

Références
La bibliographie et un développement du sujet pourront être trouvés dans les ouvrages suivants :
  1. ANAES/Service recommandations et références professionnelles/Dépistage précoce des troubles de la fonction visuelle chez l’enfant pour prévenir l’amblyopie/Octobre 2 002.
  2. INSERM/Expertise Déficits visuels – Dépistage et prise en charge chez le jeune enfant/2 002
  3. Clergeau G. La réfraction de l’enfant. A & J Péchereau, éditeurs. Cahiers de sensorio-motricité. Nantes : FNRO Éditions ; 2 008 ; 380p.
Ces documents sont en lecture et en enregistrement libres sur le site : http://www.fnro.net/ (domaines : http:/www.strabisme.net/documents/ et http://www.larefraction.net/).

Date de création du contenu de la page : Juin 2010 / date de dernière révision : Décembre 2010